Bal à la sauvette

 

Intentions

Une démarche pour un Bal à la sauvette

 L’année passée, en résidence à la cité des Arts de Paris, nous nous sommes dit qu’il est mieux de danser en couple que seuls et il valait la peine de monter un spectacle pour vérifier cela. La naissance de notre fille y est sûrement pour quelque chose, mais ce qui nous a vraiment permis d’envisager le spectacle est la découverte, par hasard, d’un vieux bal room : le Retro Dancing.

Un jour de semaine, au milieu de l’après-midi, en se promenant en famille derrière la place de la République entre les vendeurs de Kebab et les magasins interlopes, nous sommes tombés sur une nuée de danseurs endimanchés qui fumaient sur le trottoir entre une milonga et une toupie. Ils s’échangeaient de regards complices, des clins d’œil malicieux et des commentaires vulgaires. Tout de suite, nous nous sommes demandés comment les couples se forment et se séparent entre un pasodoble et une rumba, comment ils ont appris à valser, ce qui leur passe par la tête quand une vieille chanson leur caresse les oreilles, qui leur a appris à danser et comment, sur quelle mélodie l’amour naît plus facilement, mais avec notre petite il nous est impossible d’avoir accès à ce temple de la drague où les histoires d’amour ne durent, des fois, que le temps d’une chanson. Le portier est lapidaire : elle est trop petite pour d’entrer dans un établissement où l’alcool est vendu ! La seule façon de découvrir ce que cette ancienne salle de cinéma transformée en dancing cache est d’alpaguer les danseurs sur le trottoir pour qu’ils répondent à nos questions entre un café et un baby whisky.

Autour des tables de bistrot, pendant trois semaines, les histoires des vieux danseurs défilent comme un film qui déborde d’histoires drôles, coquines, mélancoliques, croustillantes, grivoises et tristes. Le scénario est toujours celui d’une histoire d’amour et de l’une à l’autre se dessinent toutes les nuances que le rapport de couple peut cacher. De façon désinvolte, ils nous racontent qu’ils viennent danser pour retrouver la jeunesse dans les bras d’une femme pomponnée, pour ne pas se sentir seuls dans leur appartement vide et gris, pour retrouver leurs amis, leurs amants, leurs ennemis et leurs fantasmes même s’ils dépassent presque le troisième âge.

Nous sommes rentré la besace pleine de souvenirs et un enregistreur qui déborde de belles paroles. Maintenant il ne faut plus que rendre hommage à toutes ces danseurs qui cherchent l’amour en écrivant le spectacle à partir de leurs témoignages comme nous l’avons fait pour nos précédents spectacles. Pour mener à bien notre Bal à la sauvette, nous avons décidé d’écrire pour deux couples de deux générations différentes qui prennent la parole pour tous les cavaliers et les guincheuses que nous avons rencontré. Ils vont donner corps aux récits en dansant et en donnant envie au public de se lancer sur la piste pour un rock endiablé, une élégante valse ou un tango passionné. Qui dansera verra…

Filippo Filliger & Dorothée Thébert

Distribution

CONCEPTION, ECRITURE ET MISE EN SCENE  Dorothée Thébert et Filippo Filliger
INTERPRETES  Lionel Brady, Céline Nidegger, Claude Thébert, Anne-Marie Yerly
SCENOGRAPHIE  Gilles Lambert
COSTUMIERE  Mireille Dessingy
ASSISTANTE COSTUMES  Veronica Segovia
INITIATION AUX DANSES DE SALON   Béatrice Bravo
ADMINISTRATION  Beatrice Cazorla
CHARGEE DE DIFFUSION  Jeanne Quattropani