Lampedusa, un rocher au milieu de la mer Méditerranée, comme territoire de recherche pour raconter la complexité de la crise migratoire et la fin du rêve d’une Europe unie.
Sur scène, un mur de caisses grises industrielles fait face à un amas de terre. Des piquets roses de tailles différentes côtoient deux carnets de notes. Dans ce dispositif scénique simple et évolutif, Filippo Filliger et Dorothée Thébert racontent l’île de Lampedusa par le prisme d’objets récoltés sur place. Sortent des caisses une lourde pierre qui contient toute l’histoire de l’île, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, une cassette de musique tunisienne retrouvée par des activistes dans l’un des bateaux de réfugiés échoué sur l’île, une petite crèche qui représente Jésus, Marie, Joseph à la peau noire, révélant un commerce touristique qui exploite l’image de la migration. Ces objets et d’autres encore servent de déclencheurs pour décrire l’île qui est a été baptisée « Porte de l’Europe », mais qui est aujourd’hui le symbole de la frontière entre deux continents et de la fin d’une Europe humaniste.
Dates
14-24 mars 2019 (création)
Théâtre du Galpon, Genève
13 janvier -21 février 2020
Département de l’instruction publique de Genève (SECI et SEC II)
avec le dispositif École&Culture
10-13 novembre 2020
Grütli – centre de production et de diffusion des arts vivants, Genève
dates annulées en raison du covid-19
Distribution
Conception, écriture, mise en scène : Filippo Filliger & Dorothée Thébert
Jeu : Filippo Filliger et Dorothée Thébert
Œil extérieur : Anne-Shlomit Deonna
Scénographie : Daniel Zamarbide / bureau.ac
Création lumière : Jonas Bühler
Son et technique : David Kretonic
Costumes : Aline Courvoisier
Production déléguée et administration : Laure Chapel / Pâquis Production
La création a été possible grâce au soutien de la Ville de Genève, de la Loterie Romande et du Fonds d’Encouragement à l’Emploi des Intermittents genevois (FEEIG)
Note d'intention
En 2015, au beau milieu des nouvelles quotidiennes sur les naufrages en mer Méditerranée, nous découvrons un article dans le magazine Causette qui décrit le musée Porto M du collectif de Lampedusa Askavusa, signifiant « les pieds nus » en dialecte sicilien. Très impliqué dans les actions culturelles et citoyennes de l’île, le collectif s’est engagé dès 2013 dans un travail de collecte d’objets ayant appartenus aux réfugiés qu’ils ont récupérés sur les bateaux entassés dans la décharge municipale et qu’ils exposent au public.
Nous voyons dans ces objets le point de départ pour une nouvelle pièce. En août 2016, nous prenons contact avec Askavusa et partons une première fois à Lampedusa. Ce que le travail de terrain à Lampedusa nous apporte est essentiel : il nous permet d’appréhender un territoire qui n’était, avant notre départ, qu’un nom pour représenter les horreurs du parcours migratoire. Mais surtout, il permet d’élargir la vision de l’île, en prenant conscience de la vie de ses habitants, eux aussi victimes à leur manière de la crise européenne.
Dans Lampedusa, un rocher de survie, nous mettons en scène le compte-rendu de notre recherche par le biais d’objets et de récits que nous avons rapportés de Lampedusa. Ils nous servent de déclencheurs pour parler de la situation de cette île, baptisée la Porte de l’Europe et en même temps, devenue le symbole de la crise migratoire. Mais Lampedusa, en tant que frontière entre deux continents, est aussi l’observatoire privilégié pour prendre conscience du déclin d’une Europe unie.
À Lampedusa, nous remercions tout particulièrement Nino Taranto, le collectif Askavusa et Giacomo Sferlazzo, Vito Fiorino, Paola La Rosa, Don Carmelo et Don Vito.
Revue de presse
13 mars 2019
Radio Vostok
17 mars 2019
La Tribune de Genève – Katia Berger
17 mars 2019
LibRadio – William Riceputi
18 mars 2019
Le Courrier, Bertrand Tappolet
18 mars 2019
RTS – Vertigo – Thierry Sartoretti